Votre dernière chronique : "Non, les langues régionales ne sont pas des « déformations du français »" (FLOC I1)

Micheu PRAT
9, leia de Chabanòtas
Ameu de Puei Maure
05 000 Gap / Occitània

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06.26.90.86.34

Corriel : micheu.prat@orange.fr

à Michel FELTIN-PALAS

après l'article « Sur le bout des langues »

paru dans l'Express du 16/01/2024

Gap, le mardi 16 janvier 2024

Cher Monsieur Feltin-Palas.

   Comme de coutume, j'ai bien apprécié votre chronique « Non, les langues régionales ne sont pas des déformations du français » parue dans l'Express ce matin du mardi 16 janvier 2024 dans votre chronique hebdomadaire « Sur le bout des langues ».

   Malheureusement, j'ai constaté une contradiction dans vos propos concernant la langue occitane. J'emploie ce mot au singulier, tout comme notre grand auteur Frédéric Mistral qui sous-titre son dictionnaire « Lou tresor dóu Felibrige », paru en 1886, « ou dictionnaire Provençal-Français embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne ». Ceux qui veulent utiliser le pluriel en parlant DES langues occitanes sont des séparatistes linguistiques qui jouent l'éclatement de la langue occitane en niant son unité.

   Vous écrivez, au début de votre article : « Les scientifiques, bien sûr, ont défini des critères pour tenter d’y voir clair, à commencer par la notion d’« intercompréhension ».

   Cette notion sur laquelle vous hésitez ensuite, concernant la langue d'oc, en écrivant : « ...l’occitan et ses variantes (à moins qu’il ne faille considérer ces dernières comme des langues différentes ? Certains défendent cette thèse)... » doit-elle être considérée comme engendrant une prudence de votre part ou le souhait de ménager la chèvre et le chou en ne pas vous engageant.

   Pour ma part, après avoir participé aux grandes manifestations de Béziers en 2007 et de Toulouse en 2012, j'ai rencontré dans le cortège des camarades de tous les dialectes occitans, des niçards aux limousins, en passant par les provençaux, les languedociens, les gascons, les auvergnats et les alpins (ou vivaro-alpins -dont je suis-), sans oublier les représentants de « La Garde Piémontaise » et je n'ai rencontré aucun problème d'intercompréhension en dialoguant avec des représentants de l'ensemble de ces dialectes occitans. Si certains défendent la thèse inverse, niant l'unité de la langue occitane, à l'image de M. Michel Blanchet, que vous citez assez régulièrement dans votre chronique, ils s'opposent ainsi à la majorité des linguistes qui, plus professionnellement et plus sérieusement considèrent qu'il existe UNE langue occitane (à l'image de Frédéric Mistral -voir ci-dessus) enrichie de la diversité de ses dialectes.

   Le mot « intercompréhension » aurait-il un autre sens pour vous ?

   Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'accepter, M Michel Feltin-Palas, l'expression de mes salutations à la fois respectueuses et amicales.

Micheu Prat, Gap, Aups occitans.

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